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/ La jeunesse de l'ombre jaune
A noter que cet inédit n'en est pas tout à fait un puisque les six premiers
chapitres (soit presque la moitié du roman !) sont parus dans les volumes
Lefrancq dédiés à l'Ombre Jaune, volumes 1, 2 et 3, sous le nom "La jeunesse de l'Ombre Jaune", au personnage de Bridgeson près.
Ce texte a été réédité sous la forme d’un petit livret en 2006 par la librairie
l’Age d’Or
Plus que l'aventure, pratiquement inexistante d'ailleurs (et truquée par Ming),
c'est de savoir si l'histoire de la jeunesse de Ming est vraie ou non qui tient le lecteur en
haleine, et que recherche Ming
en livrant ses secrets.
Le roman fait référence à Agartha, civilisation disparue un peu comme Mu ou
l'Atlantide, mythe ou réalité ? Ming
donne une version, possible mais invérifiable.
Dès le début, Bob à des doutes " Tout cela me parait
de plus en plus curieux. ", il pense à une machination "
Je pense que ça sent la combine, professeur.
", mais bien dans le style de l'Ombre Jaune : "
Cette mise en scène est bien dans sa manière, cadre bien avec son goût pour le
théâtre, pour le jeu. Avec lui, on ne peut jamais savoir. Nous sommes tous un
peu comme des marionnettes dont il tire les ficelles. ".
Et " que signifie cette histoire de cassette vidéo
déposée par l'Ombre Jaune à une époque où la vidéo n'était pas encore inventée
?... ".
Et comment a-t-il pu techniquement se filmer, avant l'invention de la vidéo,
sans revenir dans le temps pour profiter des technologies modernes ?
Bien des questions que se pose Bob pour qui rien n'est vraiment clair "
Pourquoi tout ce cinéma ? "
Comme toujours avec Ming, celui-ci a besoin d'un public aussi ne peut-il
s'empêcher de tout raconter à Bob, son meilleur ennemi : "
Voyez-vous, commandant Morane,
la meilleure des pièces de théâtre
nécessite des spectateurs pour obtenir le succès qu'elle mérite.
Et à quoi servirait les spectateurs si on leur cachait l'épilogue de la pièce
?... ".
Tout ça n'était qu'un jeu orchestré par Ming
qui s'ennuyait ! On connaissait son goût pour la mise en scène (se souvenir,
entre autre, des « Jeux de l’Ombre Jaune » " Un
prodigieux décorateur, un prodigieux créateur de mythes, voilà ce qu'était
l'Ombre Jaune... en plus du plus grand criminel de tous les temps. Mais à ce
niveau, le crime tournait au génie. ".
Mais Ming ne répond
pas à la seule question que se pose vraiment Bob "
Peut-on encore croire en votre immortalité, ou tout au moins à ce que nous avons
convenu d'appeler vos milles et une vies ? ".
La réponse de Ming
n'est pas claire : " Croyez à ce que vous voulez,
commandant Morane... Croyez à ce que vous voulez... Mais n'oubliez pas qu'avec
l'Ombre Jaune, tout devient possible, Même l'impossible... "
Il faut se souvenir que Ming se dit immortel (même sans le duplicateur qui ne
sert que contre une mort violente) ou, tout au moins, s'est toujours prétendu
vieux de plusieurs siècles. Et l'explication qu'il en donne est valable, suite à
la rencontre avec la civilisation d'Agartha, civilisation très évoluée
techniquement :" le
Temps ne s'écoulera plus pour toi à la même vitesse. Ton vieillissement
deviendra plus lent. ".
Il y a bien des indices troublants dans les documents trouvés par Bridgeson: la
douleur au poignet que ressent le jeune Ming Taï Tsou, la mention d'un homme
blanc aux yeux gris qui sera son ennemi.
Mais peut-être justement trop pour être vrai ?
De toute façon, ces documents ne prouvent rien car Ming
voyage dans le temps.
Il peut avoir été les fabriquer à l'époque où ils sont censés avoir été écrits,
avec les matériaux d'époque, et les avoir caché en attendant de les exploiter au
XXem siècle, les laissant vieillir naturellement.
Alors, la jeunesse de Ming,
vrai ou faux ? Le roman laisse planer un doute.
Ming a-t-il dit la
vérité et doit-on croire les documents ?
Où alors Ming a-t-il
fait une plaisanterie à deux étages, n'en révélant qu'une partie pour laisser
Bob dans le doute ? Ou encore on peut supposer que cette plaisanterie de Ming
n'en était pas vraiment une, mais faisait partie d'un plan plus profond, dans le
but d'accréditer l'hypothèse d'un Ming
vieux de plusieurs siècles, en se servant d'une mise en scène bien dans ses
goûts ?
Lui seul connaît la vérité, mais il est bien possible que, pour une fois, Ming
n'ait pas menti.
Mais alors se pose le problème de Tania, sa nièce (la fille de la soeur de
Ming).
Et il faudrait alors supposer que Tania est également âgée de plusieurs
centaines d'années.
Et cela, rien ne permet de le supposer.
On savait déjà que Bob avait rompu le contact avec la Patrouille du Temps depuis
un moment déjà.
Il n'est pas revenu sur cette décision et ne sait même plus ou est le
transmetteur spatio-temporel quand il en a besoin.
Bob est toujours mécontent lorsque Graigh
le contacte, et ce dernier en est conscient : " Je sais, Bob, je sais... Je connais votre répugnance à collaborer avec la
Patrouille, qui vous a souvent contraint à risquer vos vies, à vous et à vos
amis. ". Mais il n'y a pas que cela.
Il faut aussi dire que Graigh
l'a souvent manœuvré, et de façon pas toujours courtoise (se souvenir par
exemple de « L’Ombre Jaune fait trembler la terre » ou des « Déserts d’Amazonie »).
Il n'accepte pas de bon cœur de collaborer avec Graigh
et uniquement parce qu'il s'agit de l'Ombre Jaune : "
Comme toujours, vous vos livrez à un odieux chantage,
colonel. Mais vous avez raison... Quand il s'agit de l'Ombre Jaune...
"
Il accepte de collaborer mais il refuse de se soumettre à ses ordres : "
Je n'ai pas d'ordres à prendre du colonel, ni de
personne " dit-il à Sophia.
On apprend que les restrictions qui frappaient la Patrouille (voir "Les déserts
d'Amazonie") sont levées.
Amusant, la Patrouille du Temps qui dissimule maintenant ses temposcaphes, par
exemple en cab avec cocher et cheval cybernétiques ou en Honda dans le Paris du
XXem siècle ! Imaginons la tête d'un voleur...
A remarquer la révélation que fait involontairement Graigh : " l'Eurotunnel ne sera
pas envahi par les eaux avant soixante-dix ans d'ici... ".
Ce genre de révélation est interdit par le règlement de la Patrouille du Temps.
C'est la première fois que Bob voit l'écriture de Ming.
Il la soumet à un expert en graphologie qui a un verdict sans appel : "
[...] qualités psychologiques exceptionnelles.
Intelligence prodigieuse. Manque total de
sentiments, bons ou mauvais. Un homme - s'il s'agit bien d'un homme - auquel la
pitié est inconnue. Une volonté de fer, sans failles. Rien de ce qui ressemble à
des qualités humaines... il est
impossible qu'un tel homme existe. ".
Bill est absent pour cause de blessure à la cheville.
Heureusement car il aurait sûrement hurlé devant l'incendie volontaire de la
cave de rhum.
Au fait une idée qui a du traverser la tête de Bill plus d'une fois : profiter
d'un voyage dans le temps pour dissimuler dans son futur manoir un tonneau de
jeune whisky pour le "retrouver", hors d'âge, en son temps...
Pour remplacer Bill, Sophia accepte bien sûr de partir aussitôt que Bob le lui
demande. Mais elle ne veut pas que Bob l'appelle Soso : "
Ne m'appelez pas Soso, jeta la jeune femme. Bill oui...
pas vous... ".
Manifestement, elle ne place pas l'amitié quelle porte aux deux hommes sur le
même plan. Ce qui ne veut pas dire qu'elle a moins d'amitié pour Bill que pour
Bob.
Non, elle est différente, c'est tout.
A remarquer que l'on reparle à nouveau d'un simulacre de mariage entre Sophia et
Graigh, "
Un mariage impossible d'ailleurs, puisque près de
quatre siècles les séparaient. " ? Cela n'évoque aucun souvenir pour
le lecteur. Par contre on se souvient des fiançailles de Graigh
avec Simone Lachance dans « La prison de l’Ombre Jaune ».
Et cette fois les quatre siècles n'avaient pas posé de problèmes...
Bertrand, le gardien et homme à tout faire de Bob à l'abbaye est un homme
discret.
On ne l'entend pas souvent, sauf pour annoncer des visiteurs. Mais pour une fois
qu'il parle, il ne cache pas ce qu'il a à dire : "
Et comme je sais que vous n'aimez pas le désordre, bien que vous en mettiez
partout... " dit-il à Bob. Ce qui n'est pas trop du goût de son
interlocuteur mais qui ne peut dire grand chose puisque c'est vrai.
Au début du roman, on apprend que Bob revient de Bruxelles voir une amie.
Est-ce qu'on connaît ?
Il y a eu peu d'aventures se déroulant à Bruxelles au cours de laquelle Bob ait
rencontré une femme : Nadine Flandre (L’espion aux cents visages), Snake (Snake),
Adeline Mercier (Le sentier de la guerre).
Ce n'est sûrement pas Snake.
Ce serait sympa que ce soit Adeline. Mais il a d'autres connaissances à
Bruxelles : le professeur Packart ( La revanche de l’Ombre Jaune), le
commissaire Magrit ( Snake et Les démons de la guerre), Blackie Van Herp (Snake).
Peut-être l'un ou l'autre ont-ils une fille ou une sœur, bien sûr charmante...
Par contre, ce qui est certain, c'est que l'action se passe à la suite de
« L’anneau de Salomon » puisque le directeur de "Reflets" attend
toujours le reportage du dernier voyage de Bob en Israël.
Erreur historique : A la dernière page il est dit que Ming a été repéré le 1
novembre 1805, la veille de la bataille d'Austerlitz.
Mais la bataille d'Austerlitz a eu lieu le 2 décembre 1805...
A noter que cet inédit n'en est pas tout à fait un puisque les six premiers
chapitres (soit presque la moitié du roman !) sont parus dans les volumes
Lefrancq dédiés à l'Ombre Jaune, volumes 1, 2 et 3, sous le nom "La jeunesse de l'Ombre Jaune", au personnage de Bridgeson près. Ce
texte a été réédité sous la forme d’un petit livret en 2006 par la librairie
l’Age d’Or
Lieux :
France_ Grande Bretagne
( Lieu supposé : Londres = Latitude
51°29'26.19"N_ Longitude 0°
3'6.66"O )
( Paris XXème siècle, Londres XXème
siècle, Londres en 1888, Siège de la Patrouille du Temps en 2395,
Périgord XXème siècle )
Personnages
rencontrés :
Bertrand : Gardien, homme à tout faire à
l'abbaye de Bob en Dordogne.
Oswald BRIDGESON
: Londonien, vieux fouineur, connaissance de Sarasian. Ming lui fait trouver des
documents qu'il montre à Sarasian avant de l'enlever. Libéré par Bob à Londres
en 1888.
HAN : Chinois, complice de l'Ombre
Jaune, véritable colosse.
JERÔME : Majordome, homme de confiance
de Clairembart.
N'GUEN : Complice de l'Ombre Jaune.
Eliphas SARASIAN
: Londonien, connaisseur en antiquités classiques et habile faussaire. Tente de
vendre les documents trouvés par Bridgeson au professeur Clairembart.
Enlevé par Ming, il
est libéré par Bob à Londres en 1888.
TCHEN : Chinois, complice de l'Ombre
Jaune, véritable colosse.
Wao Wa : Chinois
d'une fumerie clandestine d'opium à Londres en 1888.
Et :
Bill BALLANTINE
( jute un coup de téléphone, Bill s'est blessé la cheville et ne peut
accompagner Bob à Londres en 1888)
Aristide CLAIREMBART
Monsieur MING
Archibald BAYWATTER (juste cité)
Louis GRAIGH
Sophia PARAMOUNT
Hsiao Hsien : Chef d'une
communauté de moines guerrier (les Bonzes de la Troisième Main) qui
recueille le jeune Ming Taï Tsou.
Il le prie de quitter le monastère après plusieurs années quand il se rend
compte que " ta sagesse regarde le mauvais côté du
ciel. [...] Vas-y, parcours le monde... Je sais que tu y sèmeras la semence du
Mauvais Dragon qui a des pieds de flamme [...] ". (Juste cité dans
les documents)
Durée :